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Santé mentale : comment vas-tu?

Updated: Jun 20, 2023

Cher lecteur/chère lectrice, c’est un plaisir de te revoir sur ce nouvel article de blogue !


L’été est à son apogée et la saison de récolte bat son plein. C’est une période très exigeante pour les producteurs et productrices, autant en temps qu’en énergie. Les facteurs de stress sont accablants : conditions météorologiques imprévisibles, éclosions de maladies et d’êtres indésirables dans les plants, isolement social, gestion d’un fardeau financier souvent lourd, etc.

D’ailleurs, une étude effectuée à l’Université de Guelph par la professeure Andria Jones-Bitton a permis, avec l’aide de données récoltées auprès de 1100 agriculteurs de tous secteurs, de démontrer que 45% des personnes interrogées faisaient face à de hauts niveaux de stress, 58% présentaient des symptômes d’anxiété et 35% de dépression. Un rapport du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire sur la santé mentale des agriculteurs au Canada présente des résultats similairement accablants.


Personne ne devrait avoir à vivre un burn out. J’espère surtout que cela n'a jamais été ton cas cher lecteur/chère lectrice. Je ne vais pas prétendre qu’on se connait personnellement, mais je sais que peu importe qui tu es, c’est rarement une tâche facile de prendre soin de sa tête. Surtout quand il y a toujours plus à faire, mais pas assez de temps pour y arriver.


Le corps est une ressource non renouvelable qu’il faut bien entretenir si l’on ne veut pas s’épuiser. C’est même très fréquent que les producteurs et productrices se brûlent au travail au cours des 1res années. Voici quelques conseils, donnés en partie par mon amie maraîchère, pour vous aider à garder le cap vers un esprit sain dans un corps sain.



Combattre les mauvaises herbes

Durant la ou les premières années, il n’est pas nécessaire de mettre tous ses efforts à combattre les mauvaises herbes. Une astuce qui a sauvé la donne pour plusieurs maraîcher(ère)s fut d’investir dans du tissu paysager. Le tissu paysager peut durer jusqu’à 10 ans s’il est bien entretenu et peut vous éviter également de passer des heures à désherber. Si tu as des mauvaises herbes, ne te mets pas à quatre pattes tous les deux jours pour les arracher ou du moins, tu n’as pas besoin de le faire tout de suite.


Si l’impact environnemental est un frein, sache que la quantité de pétrole/plastique est très faible en termes d’effets du changement climatique lorsqu’on regarde qui sont réellement les plus grands pollueurs. Spoiler alert : ce n’est pas une ferme à petite échelle qui va avoir un impact sur la planète, mais plutôt les entreprises de combustibles fossiles et le 1%.


Bref, lorsqu’il est question d’économiser temps et énergie, c’est une option par laquelle commencer.



Bien se carburer

Le travail de maraîcher n’est pas mince en effort physique. Il est primordial de manger de la nourriture axée sur l’enrichissement du corps, mais aussi de l’âme. Il faut manger suffisamment, boire au moins un litre d’eau avant de travailler, même si c’est l’hiver.


Les aliments riches en fibres et en protéines sont généralement les aliments restant le plus longtemps dans l’estomac. Écoutez votre corps et prenez des pauses : votre efficacité sera plus compromise par la fatigue et la faim que par le désir de prendre une petite pause.



Commencer, recommencer

Cher lecteur/chère lectrice, si tu es un(e) nouveau(elle) producteur(trice), il est normal de ne pas être complètement certain(e) au début de ce que tu aimes et de ce qui fonctionne pour toi. Rien ne t’oblige à faire une ferme asc. Essaie, abandonne s’il le faut, recommence autant de fois que nécessaire.


Faire quelque chose qui n’est pas “toi” ne fera que mettre une pression mentale qui n’est pas nécessaire.


Une astuce pour commencer en douceur serait de ne pas cultiver plus d’un quart d’acre la première ou les premières années et de ne faire qu’un marché par semaine.



Faire un planning fixe

Travailler lorsque tu en as envie est la façon la plus rapide de développer un burn out. Pour éviter cela, une idée est de faire et se tenir à un planning fixe. Celui-ci peut inclure un hobby (un cours, une activité, un atelier, etc.) présent chaque semaine qui t’obligera à ne pas cultiver 100% de ton temps et te permettra de décrocher.


Pour mon amie maraîchère, ce fut les cours de peinture : la journée de sa semaine qu’elle consacre à peindre agit comme un moment de détente, quasiment de méditation, et lui permet de se ressourcer.


Faire un planning permanent vous permettra non seulement de mieux organiser ton temps au niveau du travail et des moments de détentes, mais aussi de mieux organiser le temps passé avec tes amis et ta famille. Cela permet aussi d’éviter la fatigue et la démotivation à certains moments.


Ce qui fonctionne pour mon amie, c’est de ne pas enchainer les sorties et d’activités agricoles. Si elle sort un soir pour danser et faire la fête dans un bar, elle s’organise pour ne pas avoir à travailler le lendemain.



Briser l’isolement

Beaucoup de producteurs et productrices font face à des problèmes d’isolement, ce qui peut rendre difficile d’aller chercher de l’aide. La santé mentale, c’est souvent comme la nage : quand tu as l’impression de couler, essayer de s’en sortir seul peut être plus épuisant qu’autre chose. C’est toujours mieux de rechercher de l’aide.


Les problèmes de santé mentale ne sont pas si différents des problèmes de santé physique. La santé physique et mentale étant inévitablement connectées, il n’est pas rare que ces problèmes aient non seulement un impact psychologique et émotionnel, mais aussi physique : maux de ventre, migraines, perte d’appétit, faiblesse musculaire…


Malheureusement, le plus commun des réflexes est d’ignorer la situation pour “continuer d’être productif” quoiqu’il arrive, ce qui ne fait qu’aggraver le problème.


Plusieurs stigmas sociétaux nous font croire qu’aller chercher de l’aide fait de nous une personne faible et incapable de gérer ses problèmes avec autonomie. Ce stigma est encore plus grand auprès de la gent masculine : après tout, jusqu’à récemment, un homme exprimant de la vulnérabilité était traité par certains de “mauviette” ou de quelconque autre insulte dégradante.


Que tu sois homme, femme, non-binaire ou autre, toi qui lis ceci, il faut se sortir de ce mode de pensée archaïque et désuet. Parler de vos problèmes et chercher de l’aide peut vous aider à prévenir un burn out et même une maladie à long terme.


Lorsqu’on souffre d’un enjeu de santé mentale, il est essentiel de trouver un contexte et des soins appropriés pour commencer nos démarches de mieux-être. Voici donc quelques ressources professionnelles pouvant vous aider.

Québec

  1. Ordre des psychologues du Québec, trouvez un conseiller professionnel dans votre région

  2. Ligne téléphonique de prévention du suicide : 1-866-277-3553

  3. Ligne téléphonique Tel-Aide : 418-686-2433 | (SANS-FRAIS) 1-877-700-2433

Canada

États-Unis


À NOTER : La plateforme Better Help a été le sujet de controverses en 2018. Je te mets ci-bas, cher lecteur/chère lectrice, 3 articles expliquant les évènements ainsi que le site web de Better Help. Je te conseille de les consulter afin d’avoir un portrait d’ensemble sur la situation avant de déterminer si leurs services seraient appropriés à vos besoins et valeurs.

À toi, précieuse personne qui lit cet article de blogue, j’aimerais te dire merci. Merci pour ton temps, merci pour ton intérêt, merci pour ton travail acharné, ta motivation et surtout, merci d’être là. Chaque jour de plus qui passe avec ton existence sur Terre est une bénédiction, un privilège.


Prends soin de toi, repose-toi et surtout, n’hésite pas à parler à quelqu’un si tu en ressens le besoin.








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